La désormais célèbre missive partie de Paris en février 1790 qui parviendra réellement à son destinataire, la Mairie de Seix en Ariège, en juin prochain, après avoir séjourné 220 ans à Saïx dans le Tarn, a désormais un signataire reconnu.
Il fallait encore un concours de circonstances pour authentifier d’une façon formelle le paraphe apposé sur la lettre administrative. Suite à l’article paru dans « La Dépêche du Midi » relatant le parcours inhabituel de cette lettre, François de Lannoy est informé par un de ses amis du petit mystère planant au sujet de la signature. Il ne faut guère de temps à l’historien résidant la région de Puylaurens pour identifier le seing : « Cela ne fait aucun doute, il s’agit du ministre de l’intérieur de l’époque, à savoir François-Emmanuel Guignard comte de Saint-Priest, tout correspond », explique le spécialiste avant de poursuivre : « C’était un personnage important avec de multiples fonctions, ambassadeur à Lisbonne, puis Constantinople, et en Hollande jusqu’à 1787, il a été appelé en 1789 comme secrétaire d’Etat de la maison du roi, et nommé Ministre de l’Intérieur en 1790, il a démissionné à la fin de cette année là ».
François de Lannoy, historien, rédacteur en chef adjoint des magazines 39/45 et Moyen Âge auteur d’une thèse d’histoire administrative sur le Premier Empire et de nombreux ouvrages historiques, notamment sur la Seconde Guerre mondiale, est un peu étonné que la signature n’ait pas été découverte auparavant. En fait, du côté de Saïx comme de Seix, même si on avait envisagé que la lettre émanait du ministère de l’Intérieur, on s’était beaucoup plus attaché à l’histoire extraordinaire de ce message qu’à celui qui l’avait émargé. Mais cette confirmation de la part de François de Lannoy ne peut qu’ajouter de la valeur au document.