Article publié le 28 Août 1994 Par ROLLAT ALAIN (Le Monde)
IL était presque minuit et demi. TF 1 venait de diffuser un excellent documentaire rendant hommage aux artisans anonymes de la libération de Paris. Nous venions de traverser la capitale à vélo, sur le porte-bagages d’un fou de cinéma, un certain Albert Mahuzier, qui s’amusait à filmer la vie quotidienne sous l’Occupation avec une caméra cachée sous sa selle. Ce jour-là, il pistait trois aviateurs anglais déguisés en touristes après leur sauvetage par les maquisards. On voyait ces jeunes gens baguenauder tranquillement au Trocadéro, au nez de la Gestapo, à la barbe de la Wermacht.