Présentation :
MINGALABA : bienvenue au pays des 1000 pagodes d’or ! MINGALABA dans la somptueuse et secrète Birmanie !
Un pays charnière, entre le monde indien et le monde asiatique, pur, intact, qui vit encore au rythme des chars à bœufs, et se livre timidement après un demi siècle d’isolement.
En juin 1989, la Birmanie est redevenue le MYANMAR et quantité de noms de lieux ont retrouvés leur appellation birmane, après avoir été connus sous les noms coloniaux anglais : ainsi RANGOUOUN est devenu YANGON, et l’IRRAWADDY : AYÉYARWADY. Il faut simplement comprendre que l’on a redonné les noms locaux, qui existaient avant la conquête anglaise, et qu’il est légitime d’effacer les traces d’une colonisation qui fut dure à supporter par le peuple birman. J’emploierais donc dans cette conférence les noms propres actuels.
L’Union du MYANMAR regroupe donc l’ancienne colonie anglaise de BIRMANIE et, autour, les États RAKHINE, CHIN, KACHIN, SHAN, KAYAH, KAREN et MON, que nous allons tous visiter. Peuplé de 46 millions d’habitants, C’est le pays le plus vaste de l’Asie du Sud-Est, plus grand que la France, le Bénélux et la Suisse réunis, Il est situé entre BANGLADESH et INDE à l’Ouest CHINE au Nord, LAOS et THAÏLANDE à l’Est, l’Océan Indien, qui le borde au Sud, est sa principale ouverture sur le monde.
La plaine centrale de BIRMANIE, irriguée par de grands fleuves comme l’AYEYARWADY (2.710 km), est encerclée par des massifs montagneux qui l’ont toujours isolé derrière ces frontières naturelles. Le Nord, autour de MANDALAY, est plus sec, et le Sud, autour de YANGON, connaît de fortes moussons.
Les généraux de la junte militaire se sont partagés les immenses richesses naturelles du pays : pierres précieuses (en particulier le rubis et le jade), minerais, pétrole et gaz naturel, pêche et tourisme, mais ne les ont pas mise en valeur, sauf le riz, (6ème producteur mondial), le teck et l’opium (1er producteur mondial). La population, extraordinairement diversifiée dans ses origines et ses traditions, est restée très pauvre. Le revenu par habitant est l’un des plus faibles au monde, Les 3/4 vivent encore directement de l’agriculture : les terres cultivées représentent 15% du territoire, ce qui est exceptionnel en Asie du Sud Est. Les infrastructures industrielles sont très limitées. De plus, ni les militaires au pouvoir, ni l’opposition démocratique n’ont de véritable programme pour sortir du marasme, par de réelles réformes économiques, politiques et sociales.
Les fondements de l’isolement du MYANMAR ont été posés au cours des siècles passés, durant lesquels les souverains birmans se sont coupés du monde extérieur. La perte de l’indépendance, l’époque coloniale britannique, la vague d’immigration indienne, l’occupation japonaise, expliquent le désir d’indépendance à tout prix des Birmans, qui ont même rejeté le Commonwealth et sont resté isolés jusqu’en 1996. En 1988, la répression brutale contre la démocratie a remis ce pays au cœur de l’actualité. Mais si sa figure emblématique, AUNG SAN SU KYI, la « Dame de YANGON » a reçu le prix Nobel de la Paix, les militaires sont restés au pouvoir. Depuis 1989, le socialisme a été officiellement rayé de la Constitution pour une économie libérale dirigé par l’armée. Le MYANMAR renoua avec la Chine, qui armait les guérillas et offrit à celles-ci une autonomie et des finances contre le dépôt des armes. Seuls les KARENS, qui réclament leur indépendance depuis 1947, résistent difficilement. Les Chinois sont devenus les plus riches citoyens du Myanmar, la CHINE communiste le premier partenaire économique en équipant notamment l’armée birmane forte de 300.000 hommes : ce sont les nouveaux colonisateurs. Cependant, les réalités politiques et économiques nous montrent que le MYANMAR, appauvri par la présence de militaire au gouvernement depuis 40 ans, s’ouvre au tourisme et aux investisseurs étrangers, Le contraste est grand entre la magie du pays et le régime dictatorial qui bafoue les droits de l’homme, ceux du travail, comme l’opposition démocratique et les minorités ethniques.
On me demande souvent s’il faut ou non se rendre en Birmanie pour y faire des affaires ou du tourisme ? Le problème se pose pour beaucoup d’autres pays, où des régimes autoritaires ne respectent pas les droits de l’homme. Je pense qu’un blocus ne fait qu’aggraver la situation économique qui a déjà coûté très cher en vies humaines ; les activité touristiques ne profitent pas uniquement aux militaires mais aussi aux civils, empêcher tout contact signifie renforcer la capacité du pouvoir à gouverner par la peur. Aller en Birmanie n’est pas valider un gouvernement militaire, mais délivrer un message d’amitié et d’espoir à tous les Birmans.
Une première mission archéologique m’a envoyée en 1993 faire des recherches à BAGAN, dont les trésors artistiques sont dignes d’être comparés à ceux d’ANGKOR. Depuis, 12 autres missions et expéditions cinématographiques m’ont permis de réaliser ce film.
Mes premières impressions ne sont pas simplement de l’émerveillement devant une nation héritière d’une des plus originale civilisation d’Asie, mais le sentiment d’être dans un autre monde, sur une terre méconnue aux secrètes beautés La Birmanie ? des légendes fabuleuses, une histoire pleine de gloire et de fureur, des paysages grandioses et sauvages, une incroyable richesse architecturale, des monastères innombrables, une ferveur religieuse bouleversante, des coutumes immuables, une authenticité devenue si rare ailleurs, une hospitalité sans défaut, un peuple généreux et souriant, simple et accueillant, parmi les plus attachant de la planète.La Birmanie ? les Birmans en on fait un pays d’or et de lumière : Un or à la teinte ambrée, chaleureuse, qui ruisselle sur les pagodes, sur les colonnes des temples, sur le corps de Bouddha. La lumière est partout, dans le ciel, dans les costumes des danseuses, les yeux des jeunes filles et des enfants, dans les couchants glorieux et splendides ou des levants poudrés d’or. La Birmanie fascine tous ceux qui l’approchent !
« La Birmanie, ce pays à nul autre pareil… » disait Rudyard KIPLING « Un tel voyage appartient vraiment au domaine du merveilleux » écrivait Joseph KESSEL .
Hier encore, l’arrivée en Birmanie s’apparentait à un véritable voyage dans le temps. De nombreuses régions sont interdites aux étrangers, mais s’ouvrent ou se referment au gré des évènements. Journalistes et caméras professionnels sont interdits, ou alors surveillés en permanence par l’armée. Mais nous avions l’habitude des situations difficiles avec nos précédents films sur le CAUCASE, et le CHILI.
Mais en Birmanie, où beaucoup de choses sont interdites mais aucune impossible, la courtoisie consiste à ne jamais dire non. Il nous fallut des trésors d’ingéniosité et de bonnes amitiés locales pour réaliser, parfois à la sauvette, les images qui vont suivre.
Je vous invite maintenant à partir à la découverte de la Birmanie centrale, dans la première partie, et des sept États qui l’entoure, dans la seconde partie.
Planification :
Première Partie : UNE « TERRE D’OR » : LA BIRMANIE Les 2826 temples de Bagan “ Patrimoine Mondial de l’Humanité ” ; Au fil de l’Ayeyarwaddy ; Les chercheurs d’or ; Les anciennes capitales du Myanmar ; Palais et monastères de Mandalay ; Mogok, la “Vallée des Rubis” ; Vie quotidienne de la campagne birmane ; Le pèlerinage du Rocher d’Or ; Moulmein et l’État Môn ; Le Tanintharyi et la mer d’Andaman ; Les petits princes du Shinpyu ; Ferveur bouddhiste à la pagode de Shwedagon ; La Fête de l’Eau à Yangon.
Deuxième partie : UNE MOSAÏQUE D’ETHNIE : LE MYANMAR Sittwe, porte du Rakhine ; Les temples de Mrauk-Ou ; Navigation interdite chez les Chins ; Au pied de l’Himalaya ; Les tribus Kachins : Thaïs, Lissous, Rawangs…. ; La danse du Manao ; Le lac Indawgyi ; La rivière du Jade ; Grotte de Pindaya et marchés Shans ; Pêcheurs Inthas et îles flottantes du lac Inlé ; Au pays des « Femmes Girafes » ; Le festival de Hpa’an ; Le village du « Roi des Karens ».