Ces Boulonnais réputés entreprennent avec leurs proches ou perpétuent avec talent le savoir-faire transmis par leurs aînés.
1 – Antoine, Cécile et Stéphane Landowski, les héritiers de l’ADN artistique familial. « Si on est boulonnais, on ne peut pas y échapper ! » s’exclame le dernier de la quatrième génération Landowski, évoquant son nom de famille, très présent dans la toponymie de la ville. Paul, l’arrière-grand-père sculpteur, est venu s’installer ici, en 1906. Lui ont succédé Marcel (1915-1999), le compositeur, puis Marc, l’architecte, 66 ans, père de Stéphane. La quatrième génération s’affiche haut en couleur avec Antoine, 33 ans, violoncelliste, Cécile, 31 ans, illustratrice de contes pour enfants, et Stéphane, 27 ans, scénariste et directeur littéraire de la société de production FullDawa.
2 – Alain Mahuzier, le digne fils de son père explorateur. « Mes parents étaient malouins, raconte Alain Mahuzier. Avoir vécu face à la mer leur a donné l’envie de voir ce qu’il y avait de l’autre côté. » De fait, son père, Albert Mahuzier, vendeur de matériel sportif à Boulogne-Billancourt, décide en 1950 de partir en Afrique avec sa femme et ses neuf enfants pour aller filmer les gorilles. Ce sera le premier d’une longue série de voyages entrecoupés de tournées de conférences. Alain, son dernier fils, docteur en archéologie, a repris le flambeau : il part à l’aventure, donne des conférences avec son neveu Sylvain et organise des voyages culturels. Le 4, place des Ecoles est toujours « la maison de l’explorateur », comme l’ont baptisée les Boulonnais.
3 – Jean Wartner perpétue la tradition de la blanchisserie. Le voile de l’impératrice Sissi, les nappes du mariage princier de Monaco, les cols de Karl Lagerfeld, sont passés par la blanchisserie Wartner. Une affaire de famille datant de 1870, installée rue d’Aguesseau en 1937, Boulogne-Billancourt étant alors capitale mondiale de la blanchisserie. Depuis, Wartner a migré à Saint-Cloud, mais le groupe possède toujours trois magasins ici. En juillet, Wartner a récupéré l’hôtel de Lassay (résidence du président de l’Assemblée nationale). Jean habite à Boulogne depuis soixante-treize ans, et sa femme Christiane, la directrice générale de la société, y est née. L’un de leurs petits-fils, âgé de 17 ans, montre déjà de l’intérêt pour l’affaire familiale en venant y travailler l’été.
4 – Gérard Bénady, l’incontournable libraire du quartier nord. C’est le rendez-vous du quartier de l’église, le dimanche. « On prend le café, c’est l’esprit village », s’amuse le patron de la librairie Périples 2. « On connaît les gens, on les conseille, et on a un service de commande en vingt-quatre heures », explique Francine Serfaty, soeur de Gérard, qui, avec George, un cousin, fait partie de l’affaire familiale créée en 1975 par leur père Claude, Tunisien d’origine. Gérard, 59 ans, anime par ailleurs un club d’oenologie qui compte plus de 110 adhérents. « Nos enfants ne nous succéderont pas, car le métier est devenu très difficile », regrette le libraire, qui a transmis la passion du vin à son fils Thomas, 27 ans : ce dernier ouvre en septembre un bar à vins, La Machine à coudre, rue Nationale.
Et aussi
Michel et Philippe André, patrons de la boucherie André, proposent des faux-filets et des rôtis de boeuf dont la réputation dépasse largement les frontières boulonnaises. Michel est éleveur à Sablé-sur-Sarthe – d’où la qualité de sa viande. Son fils, Philippe, 45 ans, a repris la boucherie de l’avenue Jean-Baptiste-Clément en 1999. Ils ont ouvert un nouveau commerce dans le sud de Boulogne, proposant des prix accessibles pour le plus grand bonheur des carnivores.