Voici le Compte rendu fait par Luc Mahuzier au sujet du week-end de l’Association Mahuzier sur l’Ile de Ré
L’«Association Mahuzier Autour du Monde» organisait sa désormais traditionnelle sortie annuelle à la découverte de l’île de Ré, séjour organisé par Yves et Danielle, devenus depuis quelques années Rétais à temps plein.
Pour démentir les anticipations pessimistes d’Yves sur la capacité des Mahuzier à arriver à l’heure en pays inconnu, les trois voitures venues de la région parisienne arrivent quasiment en même temps ,à l’heure convenue, ce vendredi 12 septembre à 12h30.
Dans le minibus conduit par Grégoire, président de l’Association, Isabelle, Simone, Jacqueline, Janine, Vévé et Alain. Dans la voiture conduite par la branche aînée, Georges et Catherine, Bernard et Christine et arrivant sur leurs traces, Luc et Sophie. Les autres participants nous rejoindront au fur et à mesure : Katia vendredi soir, Brigitte, samedi matin et Sylvain, Agnès et Malo samedi pour déjeuner.
Pique-nique dans la cour de la maison d’Yves et Danielle, avec vivres sorties du sac, dans la plus pure des traditions du Touring Club d’entre les deux guerres, pendant les plus belles années du plein air célébrées par de nombreux documentaires réalisés par notre père Albert Mahuzier. Mais le temps très incertain en a décidé autrement et la pluie nous oblige à nous répartir dans la maison, partagée entre la partie des parents et la partie des enfants (Pascal et Béatrice et leur progéniture), chacune disposant d’une cuisine. Mais pour le moment, le repas froid… ne nécessite pas de préparation chaude…et nous pouvons tranquillement prendre des nouvelles des uns et des autres.
Nous allons pouvoir découvrir cette île de Ré en nous rendant du côté de Loix, visiter l’écomusée du marais salant de Loix. La « départementale » qui traverse toute l’île du sud au nord, nous fait passer au milieu des landes et des marais bordés de petites maisons basses blanchies à la chaux aux volets bleus ou verts dans ce pays manifestement balayé par les vents, traverser des villages aux rues étroites, prendre des raccourcis imprévisibles, sous un temps redevenu miraculeusement sec. Le vélo, principal moyen de locomotion des indigènes et des touristes, y est roi : des pistes cyclables, bien fréquentées, lui sont réservées.
La chance nous sourira, car nous aurons un beau temps pour tout ce week-end dont les activités seront essentiellement en plein air, et dont voici un bref résumé non exhaustif.
Dans la lande, au milieu des marais, l’écomusée permet de visiter une petite exposition sur les marais salants qui ont été une partie importante de l’économie de l’île dans le passé. Une exploitation jouxte la cabane. L’animateur de l’association nous explique comment vit le marais salant, l’ingénieux système d’alimentation des bassins, comment on l’exploite au fil des marées et des saisons. Il n’y a plus de sauniers à plein temps sur l’île ; ce n’est plus qu’une activité à temps partiel, mais il est important pour les Rétais qu’elle perdure.
Nous prenons ensuite possession de nos logements dans le site de Belambra, ancien village VVF de Saint-Martin en Ré, espace très agréable avec piscine et aux bungalows espacés et confortables, et de plus tout près de la maison d’Yves et Danielle. Cela nous permet d’être ponctuel au rendez-vous du dîner, dans le restaurant La Bouvette, qui jouxte leur maison au Morinand, quartier excentré du Bois-Plage. Nous y mangeons la spécialité locale des moules cuites au feu de bois. Mais pas de dessert, car nous sommes conviés à prendre une glace à La Martinière, célèbre pour ses glaces et sorbets maisons aux innombrables parfums. Le caramel au beurre salé est fortement recommandé.
Nuit courte pour Yves qui va à la gare de la Rochelle chercher Katia le soir vers minuit et Brigitte le lendemain matin vers 7h…
Samedi matin, petit déjeuner buffet au VVF et départ en caravane vers l’écluse à poissons de Sainte-Marie.
Sur l’estran, la partie découverte à marée basse, notre guide nous explique, le fonctionnement des écluses à poissons. Ces bassins communiquent par des grilles les uns avec les autres dans lesquels les poissons se retrouvent piégés quand la mer se retire. La pêche peut se faire entre les murs des différents parcs à poissons ou à huîtres, à pied plus ou moins sec (les bottes sont finalement bienvenues; heureusement que Danielle en a en réserves chez elle pour sa maisonnée qui l’envahit pendant l’été).
Quelle admirable vision impressionniste dans le contre-jour, de ces murets de coquillages, des pêcheurs avec leurs filets et au lointain, des voiles déployées des vieux gréements venus participer au « Grand Pavois » de La Rochelle et, dans la brume, du célèbre Fort Boyard.
L’ancien four à chaux de La Noue abrite la maison du Margayant qui présente le patrimoine culturel, biologique et environnemental de l’estran rétais.
Le déjeuner nous attend au célèbre restaurant le Café du Commerce à Ars où nous retrouvons Sylvain, Agnès et Malo.
L’après-midi nous permet de sacrifier à l’une des très anciennes passions Mahuzier : l’ornithologie, avec la visite de la réserve naturelle nationale de Lilleau des Niges, en compagnie des ornithologues de la LPO qui l’administrent, à partir de la Maison du Fier, siège de la LPO. (Qui n’a pas passé des heures à guetter les oiseaux aux côtés du téléobjectif 500 mm de notre père ne saura jamais combien il est vital d’avoir une vie intérieure profonde (…) et une vue perçante pour supporter ces longues séances de guet où il est vital de ne pas être enrhumé et d’éternuer bruyamment – commentaire personnel du rédacteur-). Au fil des marais et des plans d’eau : les cygnes, les aigrettes, les ibis, les mouettes, les sternes et les goélands, les vanneaux, les bécasses, les chevaliers gambette, les barges rousses, les avocettes et les courlis, les gravelots et j’en passe. Pour le détail, se rapprocher de Sylvain.
La messe du samedi soir permet à certains de découvrir, en même temps que les paroissiens, le nouveau curé de Loix .
Moules frites dans un restaurant branché à Ars, les Frères de la Côte, où les célébrités se donnent rendez-vous en saison ou hors saison car l’île est très courue toute l’année.
Le grand air nous fait dormir à poings fermés au VVF avant la dernière journée.
Elle nous permettra de visiter Saint Martin de Ré avec les superbes fortifications de Vauban.
C’est le moment de se rappeler que c’est de l’île de Ré que partaient autrefois les condamnés au bagne de St Laurent du Maroni, en Guyane. Et les Mahuzier qui vécurent l’aventure du delta de l’Orénoque, en 1960, se souviennent du bagnard évadé Agosto, qui fut l’un des rares à survivre au bagne, à s’en évader et à finir ses jours dans son pays natal d’Armentières, redevenu, grâce nous, monsieur Auguste Poma.
Il est malheureusement temps de se séparer après un somptueux déjeuner sous le soleil, dehors, chez Yves et Danielle, et de déguster, notamment, les excellentes huîtres de l’île de Ré.
Quel beau week-end ! Merci aux organisateurs : à nos hôtes, Yves et Danielle qui ont magnifiquement préparé et piloté ces trois jours, à Jacqueline, infatigable, au président Grégoire, et à tous les membres présents qui ont cultivé une bonne humeur familiale.
Compte-rendu de Luc, commis d’office.